Poètes :

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Rendez-vous avec personne...

Rocco Souffraulit,  le 25.11.2010


Elle ne s'intéresse à personne, ne décroche jamais son téléphone,
Cette fille aux Dolipranes pour calmer ses maux de crânes,
Elle longe les murs, pensant que son sang est impures,
Frôle par lassitude, d'être célibataire, les mauvaises habitudes,
Caresse les champs de blés, pour faire dresser les épis,
Ensoleillés, après un café, en plein milieu de l'après-midi,
Elle traine, sous les lampadaires, pour se faire grande star,
Sur les trottoirs, où dorment en paix dans les grands manoirs,
Les fous du crime vêtus d'onguents, de gants et blousons noirs,
Elle pleure en voyant sa soeur, qui est tombée sous les fleurs,
Bouquets de roses, offerts par un homme à la sève de sueur.


Elle ne s'intéresse à personne, ne réponds jamais aux klaxons
Sur la route d'informations affichées en gros sur les panneaux,
Pour signaler que sa vie l'emmènera malgré son grand égo,
Là où tout le monde va, finir encrée pour se faire engrais,
Mais elle le sait, avant de détruire ce machin tout entier,
Elle va devoir commencer par s'écrire des mots d'amour,
Qu'elle affranchira d’un cours discours, que le rien n'est rien,
Sans apporter une miette de pain pour sublimer le chemin.


Elle ne s'intéresse à personne, sauf à son chat qui ronronne,
Cette fille aux ray-bans pour éviter que ses yeux ne crament,
Elle caresse les plages, de ses pieds, pour dessiner son ravage
Dans le regard des tonneaux de bière qui fermentent couchés,
Frôle dans les latitudes de la solitude, l'attitude d'être prude,
Pourtant rude, avec sa douceur, rune de peau de goût de prune
Embrassant les champs de grenades pour mener sa guerre,
La tête haute, ses frissons grossiers, qui la mettent en l'air,
Elle est belle et ne s'offusque pas d'être celle qui est si seule,
Elle ne craint plus, non plus, de finir sous une tonne d'hommes
Car, pour pointure à son pied, seul le charmant lui est destiné,
Autant dire qu'il est pané le poisson qu'elle devra lever.


Elle ne s'intéresse à personne, n'utilise plus les mégaphones
Pour faire entendre son propre nom aux allures de moribond,
Ne décroche plus l'interphone, c'est jamais pour sa pomme,
Elle est si seule que même ses photos en font la gueule,
Si elle savait, elle ferait tout pour pouvoir se sauver,
Déboutonner son linge de cuir et se faire diablesse, ligotée,
Sur une chaise en carton, derrière le train de la floraison,
Pour trouver sur le tronçon le bonheur d'aimer un garçon.


Elle est coquette cette infecte nymphette, qui descend de sa planète,
S'en rend même pas compte que le genre humain en a honte,
Quand elle pose sur le parking sa brouette pour aller faire la fête,
Là où les déchirures se croisent dans la dope et la luxure,
Elle y a trop déjà trop rencontrée les queues des chats noirs,
Mais sait bien qu'un de ces soirs, en parcourant les abreuvoirs,
Elle rencontrera, accoudée aux comptoirs, un peu d'espoir.
Elle se regarde, dans la glace, sous la lumière de la lune,
Dans son sac où se cache sa vie cherche un peu thune,
Pour se payer des verres de jaja et cloper de la Gandja,
S'en même s'en rendre compte, en venant de sa comète,
Elle est si seule avec ces monstres qui lui tirent la gueule.

 

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